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LOUI, Artiste

"Apprendre, oublier, marcher…"

5 Octobre 2014, 11:05am

Publié par LOUI, artiste

"Apprendre, oublier, marcher…"

"Apprendre, oublier, marcher…"

Apprendre...

Nom d'Artiste : LOUI.

Le nom désigne, fait signe… Explique (souvent) beaucoup :

d’un prénom double et suranné à un surnom, très intime du 1°cercle, on arrive à ce LOUI en 1999. Perdu le S… au Maroc. A croire qu'il ne servait à rien. Ni crochet, ni sifflet...

Après 25 ans de peinture sur toile (que de gâchis !!!)

Fréquenter le monde arabe enseigne bien des choses. Dont, dans le langage, un seul mot simple pour l'action et le mouvement.

LOUI.

L'enroulement de la liane qui s'enroule et enroule ses fibres sur elle-même, mouvement englobant, presque protecteur : se lier avec, autour...

Et c'est ce LOUI, affirmatif également, presque cri, qui vient nommer l’Artiste. Qui me structure, à minima, dans mon Art, enclos dans mes images...

Au-delà du nom, il y a le produit-image.

Image immédiate, extrêmement vive, instantanément reçue. Admise, adoptée et inscrite, gravée, dans la mémoire. Ou rejetée, niée et refusée.

C’est selon...

Pas de demi-mesure. Chaque regard oblige à l'émotion. La sensibilité est interpellée.

Sollicitée : Oui ou non...

D’où, comme avec le Captain Beefheart, une seule consigne …

"Oublier…"

Tous les codes, toutes les valeurs, toutes les techniques.

Oubliés.

Aller au-delà. Être en-deça.

Stationner à cet endroit, devant l’image. Heureux de rester là. S’y complaire.

Re-devenir enfant…

Murmurer. Parler tout seul. Dialoguer avec ses propres émotions. Vibrer. Être vivant.

Viscéralement.

(Une petite larme n'est pas interdite. Un éclat de rire énorme, non plus...)

Solliciter l'audace. Négocier. Décider...

Être imprudent…

Se taire, faire silence.

Ne rien obliger. Et, aussi, surtout, ne rien empêcher.

Ne s’obliger à rien...

Laisser agir la lumière issue du noir. Accepter…

Être envahi, habité, par cette expression, par cette image.

« Art habité »…

Aller seul, songeur. (Se tenir le menton ou se gratter la tête).

Un premier pas...

Se retourner pour regarder encore une fois ces images.

S'étonner...

Faire un autre pas.

Un autre encore...

"Marcher."

S'éloigner...

Emmener avec soi l’image-tempête, "grand tremblement".

Eblouissement.

La prendre. La voler éventuellement, se la garder pour toujours, précieuse…

Qu’elle reste, délicatement posée là, au fin fond de soi, dans un écrin réservé, secret.

Comme une amante, comme une Maman...

Elle sera là, toujours.

Possédée.

A soi.

Apprise, domestiquée…

Enfin comprise, elle…

Cachée au fin fond de soi.

Gardée, remémorée souvent…

Comme un parfum, le goût délicieux de l'enfance ou cette douce amertume...

Echo de l'autre identique, restée accrochée au mur chez le marchand, trop onéreuse...

Qui raconte à chaque témoin...

LOUI, homme banal,

Entre France et Maroc,

fait des images comme d'autres font la lessive ou de la mécanique.

Sans se poser de questions, évidemment, machinalement...

Il ne sait pas faire autre chose.

Aujourd'hui, debout, calme et serein, né en 1954, il commence à savoir ce qu'il ne veut pas.

Lorsqu'il parle, il donne sa position, ses sentiments.

Puis, il écoute.

Parfois, il entre dans une conversation…

S'il est gêné, il s'en va.

Ailleurs, à l'abri, seul…

Il continue à concevoir ses images…

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« Palimsepse »

Faire aller mon corps, le fatiguer.

Le mener d’allégresse à fatigue.

Je résiste.

D’un endroit à un autre. L’harasser.

Elle m’effleure tout d’abord. Me caresse.

Je ne comprends pas cet effleurement d’une main inconnue.

Et invisible.

Sans savoir et sans chercher pourquoi

J’ai senti des doigts.

Il n’y a personne.

Soudain des traces,

De minuscules morceaux de bois mort posés au sol.

Un curieux mélange.

Sur le sol, devant moi, dans la lumière du soleil :

L’élan est stoppé.

Des alignements organisés, des débris d’os, des éclats de pierres, des restes de branches cassées…

Se mécaniser. Se plier.

Se pencher, puis s’accroupir.

Je regarde.

De la poussière…

Un signe. Des signes plutôt...

J’imagine.

Signes de vie. Quelqu’un s’exprime.

Qui ?

Une fantasmagorie me prend. On me dit quelque chose que je ne comprends pas.

Une présence, juste derrière la nuque.

Hors de ma tête.

Ces doigts, cette main…

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« Les araignées de Fontainebleau »

Souviens-toi, Yasmina, ma belle.

Ce temps merveilleux, notre insouciance, notre croyance.

Nos forces réunies, invincibles.

Notre Amour.

Un pique-nique de peu d’argent, ces rochers durs aux fesses...

Et le soleil.

Ton regard, tes yeux.

Notre sensualité à fleur de peau, notre envie.

Ces autres alentour dans la rivière.

Barboter, rire.

Et nous déjà à nous perdre…

Souviens-toi, Yasmina.

Tu fuyais ton travail.

Nos petits déjeuners. Notre arrogance.

Je devinais les démêlés d’autres univers.

Ces conversations interminables,

Ces hallucinations magistrales.

Souviens-toi, Yasmina.

Plein de gens à connaitre, toutes ces personnes à aimer.

Et mourir…

Avant, on se perd.

On doit se marier.

On doit s’oublier et se perdre pour toujours...

Souviens-toi, Yasmina, souviens-toi, tu es toujours belle.

N’oublies jamais, s’il te plait...

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« Mobylette empruntée »

Pas la jeter, la mobylette.

L’abandonner. S’en désemparer.

Ne pas très bien comprendre l’idée de propriété.

Bon ! cette mobylette, la délaisser dans le fossé, où la gendarmerie ou un autre la trouveront.

Ils s’en empareront à leur tour.

Je m’en fous, elle n’est pas à moi …

La fête foraine.

Finalement, il n’y a que ça de vraiment important.

Les parents, je m’en fous.

Les conneries à RTL, je m’en fous.

Mes résultats au bahut, déplorables – comme ils disent -, je m’en fous.

La guerre...

- Où ça ?

- Partout…

je m’en fous.

Et de tout le reste, je m’en fous aussi.

Sauf de regarder les filles. Elles sont belles.

Trouver une copine. Une copine de jeux, de complicité.

Une amie, quoi. Une vraie, qui acceptera de recevoir mes bises.

Qui m’en donnera aussi.

Elle en voudra plein, me demandera.

Les copines de mon frère disent que je suis sexy.

Je m’en fous aussi.

Celle-là me laissera la peloter derrière la caisse des auto-temponneuses.

Me fera voir sa culotte blanche, « sans le faire exprès »…

Une amie, pour la vie, pour aujourd’hui, pour demain.

Une fille qui me tiendra la main.

Avec elle, j’irai dans les champs, dans le sous-bois, là-bas.

Se cacher, se perdre dans nos caresses.

Tout oublier, les parents, RTL et le reste…

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« Il a mis sa voix de côté »

Il a mis sa voix de côté.

Vous comprenez ce que ça veut dire ?

Il ne parle plus. Il ne chante plus.

Il est muet.

Volontairement.

C’est lui qui a décidé.

Il doit savoir pourquoi.

Il ne donne plus de la voix.

Plus de son, plus de colère, plus de rage, plus de fougue, plus de murmures, non plus.

Il se tait.

Même si on peut vouloir comprendre, si on en fait un sujet de réflexion...

on ne peut pas parvenir à comprendre.

C’est comme ça. On a juste à accepter.

Il se tait.

On n’entendra plus ses mots précis, ces onomatopées,

Ces souffles d’harmonica un peu tristes.

Il a mis ses pieds dans une autre voie.

Où nous ne le rejoindrons jamais.

Certains essayent de le rattraper. Ils n’y arrivent pas.

C’est comme une punition qu’il nous inflige.

Allez savoir pourquoi ?

Oui, posez-vous la question...

Qu’est-ce qu’il lui a pris d’être malade et de marcher de côté, de s’échapper.

Trop peu le connaissaient. Trop peu.

Il avait le temps.

Tout le monde devait le connaître.

Tous les milliards que nous sommes.

Je sais, ça fait du monde, mais avec les moyens actuels…

Il a mis sa voix de côté…

Je peux l’écouter encore.

Il y a un secret entre nous. Un passage caché, derrière.

Personne d’autre ne connait cette solution.

Les autres, eux, ils écoutent la radio ou des CDs.

Moi, il m’habite.

Il est là, quelque part en moi.

Je n’ai même pas à le convoquer. Il se manifeste tout seul.

Il chante, il murmure.

Il me redit les mots bleus, l’imprudence.

Et les poignées d’argent de Manset…

Merci Alain.

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« Super puissance »

Ça tape, ça tape ! Et puis ça rotative… (Léo Ferré)

Où nous emmène-t-on ?

Et si on ne veut pas y aller ?

Comment fait-on pour ne pas y être contraint ?

Où sont les coccinelles d’Hélène et mes oiseaux ?

Comment vivre encore quand je ne vis plus qu’en partie ?

Simple outil manuel, caillou cassé par hasard, en retombant, peut-être.

En retombant d’un élan ou en chutant dans un éboulis provoqué par le gros temps.

Toute cette eau perturbe le paysage.

La pierre chute avec d’autres.

En-bas, elle s’est cassée en deux parties tranchantes.

Premier outil.

Trouvée puis ramassée, cette demi-pierre attaque la peau.

Passée et repassée encore sur l’écorce, elle tranche.

En frappant la branche, elle l’entame.

En peu d’effort, la branche est coupée…

L’outil existe. Et la mécanique...

La tristesse, puis la douleur, la paresse aussi, créent le conflit.

L’outil devient arme…

L’arme tue.

Les armes tuent, en grand nombre.

La pierre griffe une autre pierre.

Taillée en signe, elle marque le bois.

Séché, le bois devient léger. Transportable.

On lit le journal, arrière-petit-fils des tablettes…

On annonce les choses lorsqu’elles ont eu lieu.

On ne nous prévient pas avant...

On ne peut vraiment pas dialoguer, avant ?

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Garder cette harmonie

Garder cette harmonie, sans doute, sans crainte…

Calmes, sereins, oublieux de tout, les yeux liés, les mains tenues et le corps entier, rassurés, vaillants.

Tendre l’oreille aussi, vers toi et tes attentes, me faire disponible pour mieux t’accueillir et te recevoir, pour t’aimer davantage.

Que nos corps s’éprennent encore dans notre âge.

Avancer plus loin, ramasser chaque pierre pour en faire notre demeure.

Garder la foi paysanne et la confiance du bien-bâti.

Ecouter et regarder les mêmes choses pour s’en offrir une double-vue et toute une histoire à vivre…

De ces pierres, sans hésiter, les amasser en tas, belles...

Nous y abriter, savoir que c’est là notre bivouac et la route qui y mène…

Nous rassembler, aimer les mêmes gourmandises.

La figue et toutes les racines, sucre et sel de la terre.

Nous sommes sous un seul soleil. Qu’il devienne nôtre.

Dans la tendresse.

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Crainte

Inaccessible,

Seul.

Illusoire,

Dans cette apparence.

Et tout différent.

Blessé,

Sans souffrance que ces marques qui résonnent,

Ouvertes, béantes.

Vides.

De toi.

Dans l’attente,

Mon corps a soif

Et l’idée se cherche.

La veille m’attise.

La terre tremble.

Caché,

En plein milieu,

Sous le même ciel.

Honteux

Dans cette anfractuosité, en haut de l’arbre…

Tout sera différent,

Ailleurs. Loin.

Y allons-nous ?

Je n’ai plus de force, mon Ami Pierrot…

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"Apprendre, oublier, marcher…"
"Apprendre, oublier, marcher…"
"Apprendre, oublier, marcher…"
"Apprendre, oublier, marcher…"
"Apprendre, oublier, marcher…"
"Apprendre, oublier, marcher…"
"Apprendre, oublier, marcher…"
"Apprendre, oublier, marcher…"
"Apprendre, oublier, marcher…"
Images extraites du catalogue LOUI, artiste - 2013/14
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